Annoncée comme une mesure de réduction des coûts pour la Sécurité sociale, cette tarification révisée est perçue comme une menace par de nombreux chauffeurs et entreprises de taxi conventionné. En effet, cette nouvelle grille tarifaire pourrait avoir des conséquences considérables sur la viabilité économique de leur activité, menaçant l'équilibre financier de plusieurs professionnels du secteur.

Un contexte tendu pour les taxis conventionnés

Les taxis conventionnés ont un rôle crucial dans le système de santé français, en assurant le transport des patients pour leurs rendez-vous médicaux. Ces services, régulièrement utilisés par des patients souffrant de maladies chroniques ou ayant des besoins spécifiques de transport, sont encadrés par des conventions avec la CNAM qui fixent les tarifs applicables. La proposition de tarification de la CNAM pour 2025 prévoit une réduction des tarifs des courses conventionnées, ce qui inquiète l'ensemble de la profession.

Cette nouvelle tarification pourrait entraîner une baisse des revenus allant jusqu'à 30% pour certains chauffeurs. Les représentants du secteur affirment que cette réforme est une tentative de faire des économies sur le dos des professionnels du transport de santé, tout en ignorant les coûts réels associés à l'exploitation d'un taxi conventionné.

Les conséquences économiques pour les chauffeurs de taxi

Les taxis conventionnés sont soumis à des contraintes particulières : ils doivent respecter des normes strictes pour assurer le confort et la sécurité des patients, et être disponibles à tout moment pour des trajets souvent longs et mal rémunérés. Avec la réduction des tarifs, de nombreux chauffeurs craignent de ne plus pouvoir couvrir leurs frais fixes, tels que l'entretien des véhicules, le carburant, les assurances et les charges sociales. Un chauffeur d'un taxi conventionné interrogé par France 3 Régions a déclaré : « Cette réforme va nous tuer », résumant le sentiment général de colère et d'inquiétude qui gagne la profession.

Un risque de faillite pour de nombreux taxis

Les prévisions économiques liées à cette nouvelle tarification sont alarmantes. Une analyse relayée par Ouest-France prévoit que près de 40% des taxis pourraient se retrouver en situation de faillite si la proposition est adoptée telle quelle. Cette situation pourrait être dévastatrice non seulement pour les chauffeurs, mais aussi pour les patients qui dépendent de ces services pour leurs soins médicaux. La réduction de l'offre de taxis conventionnés pourrait rendre difficile l'accès aux soins pour de nombreux patients, notamment en milieu rural où les alternatives de transport sont limitées.

Les revendications des organisations professionnelles

Face à cette situation, les organisations professionnelles des taxis conventionnés se sont mobilisées pour exprimer leur désaccord. Elles demandent à la CNAM de revoir sa copie et de tenir compte des coûts réels liés à l'exploitation de ce type de service. La Fédération Nationale des Artisans du Taxi (FNAT) et d'autres syndicats ont participé à des négociations avec la CNAM, mais les discussions n'ont pas encore abouti à un accord satisfaisant. Selon un communiqué de la CNAM, des discussions sont en cours, mais aucune mesure concrète n'a été prise pour répondre aux attentes des chauffeurs.

Les chauffeurs de taxi demandent également une meilleure reconnaissance de leur rôle dans le système de santé. Ils soulignent que leur activité n'est pas seulement un service de transport, mais qu'elle participe directement à l'accès aux soins pour les patients les plus vulnérables. La diminution des tarifs pourrait donc avoir un impact négatif sur la qualité de service, en dissuadant les professionnels de continuer à offrir des trajets longs ou peu rentables.

Quelle issue possible pour le secteur des taxis conventionnés ?

La situation reste pour l'instant incertaine. Les représentants des taxis conventionnés continuent de plaider pour une révision de la proposition de tarification. Ils demandent une tarification plus équitable qui tienne compte des coûts d'exploitation réels et de l'importance de leur rôle dans le système de santé. Certains appellent à une mobilisation nationale pour faire pression sur la CNAM et sur le gouvernement, afin de préserver l'activité des taxis conventionnés et d'assurer un accès aux soins pour tous.

L'avenir des taxis conventionnés dépendra en grande partie de la capacité des parties prenantes à trouver un compromis. En attendant, les chauffeurs espèrent que leurs revendications seront entendues et que la CNAM reviendra sur une proposition qui risque de mettre en péril un service essentiel à la santé publique.

La nouvelle proposition de tarification de la CNAM pour les taxis conventionnés en 2025 représente une véritable menace pour l'équilibre économique du secteur. Les réactions des chauffeurs et des organisations professionnelles montrent à quel point cette réforme pourrait impacter négativement la qualité et la disponibilité des services de transport médicalisé. Il est crucial que les autorités prennent en compte les coûts réels de ce service et reconnaissent l'importance des taxis conventionnés pour les patients les plus vulnérables.